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Aube de l'Étoile - auteur-compositeur-interprète de l'Âme et de l'Amour
Aube de l'Étoile - auteur-compositeur-interprète de l'Âme et de l'Amour
  • AMATEUR auteur-compositeur-interprète de chansons française, romantiques ou humoristiques sur la vie. Chante aussi les poètes célèbres (Rimbaud, Nerval, Baudelaire) ou inconnus (Joëlle Eymery). Fais quelques reprises de chansons anglaises (U2) ou fr
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22 juillet 2015

Une Saison en Chansons (2015)

Deuxième saison en chansons. Pareil que l'année dernière à part deux choses: un, je n'ai plus d'amoureuse qui ait été ma muse comme l'année dernière ( année faste en création de chansons; "muse"- je m'entends - au point de me faire courir après à Paris!), deux, je me sais maintenant avoir des troubles autistitiques. Je serais Asperger!

- Oh mais ça explique tout!

Voilà que mes chansons qui ont fait des vagues (tandis que je me désole un peu que La Vague, par exemple, soit passée inaperçue) trouvent leur explication à absoudre l'auteur!

Il me faut ajouter un récent petit trois: je suis reconnu handicapé et vais percevoir l'AAH (Allocation Adulte Handicapé).

Cela dit, je ne suis pas handicapé en tout, et surtout pas pour faire des chansons

Depuis l'après-saison, j'avais écrit une seule chanson, de circonstance, et qui fit des vagues... (Pauvre Mamie blue!... ) Vint le printemps, la sève commençait à monter tandis que j'étais jusqu'au cou dans un roman qui me fit craindre d'y rester et que ma saison en chansons soit sacrifiée. Heureusement, je me sortis de mon marécage romanesque et trouvai la terre ferme pour chanter, après quelque tâtonnements.

Ainsi, je vais présenter ma nouvelle Saison depuis avril. Nous sommes à la fin juillet, elle est bien entamée, et j'ai beaucoup de retard dans mon nouveau carnet.

Je ne m'attarderai pas sur la petite prestation donnée à l'occasion de la journée mondiale de l'autisme le 2 avril. A noter que c'est la première fois que je chante Le secret de ma vie et qu'elle fut bien applaudie par les jeunes organisateurs (il faut dire qu'il n'y avait pas foule, que c'était aussi mon plus grand public); fut bien accueillie aussi Systèmes. Les chansons en rapport avec le sujet du jour... Mais on me redemandera par la suite D'la poésie (que j'avais présenté comme "enfantine" à en faire sourciller; il aurait fallut dire "coquine, avec un coeur d'enfant"!)

Je noterai la rencontre, quelques jours avant, d'une étudiante très sympatique, mais qui me cassa à l'écoute de Ma Bohème. Pas dans le rythme, trouvait-elle. La guitare et la voix pas synchrones précisément. Elle avait l'habitude d'écouter des choses de très haut niveau musical dans le genre métal... (ce qui n'empêche qu'elle trouvait trop rapide La Vague) J'acceptai sa critique, bien qu'elle me paraissait dure et que cela ne correspondait pas à l'appréciation d'un public, en général, peut-être moins à l'oreille musicale qu'elle, mais qui a du goût quand même. Comme me dira mon amie: "Tu n'es pas le plus grand chanteur, et alors! Tu es un pinson!" Eh oui, et je dois être gai comme un pinson face aux critiques. Enfin, là, ce n'était pas ma voix que l'étudiante critiquait, mais le rythme non soutenu. Qu'importe! ça me plait d'être un pinson. Le prince des pinsons qui en pince pour... les beaux yeux de la demoiselle? Non, non... Eh, je suis fidèle à celle dont je suis amoureux depuis novembre dernier: Thaïs. Mais n'empêche, toute dure qu'elle a été dans ses critiques, elle était mignonette l'étudiante, et on correspond encore ensemble.

Mais à propos de pinsons, ça me fait penser à jadis où je faisais une sortie avec la LPO. Des anciens militaires faisant partie de l'association gradaient les oiseaux suivant leurs chants: ainsi, nos trois grands solistes (merle, rossignol, rouge-gorge) devaient être nos généraux; le pinson, le plus critiqué pour son chant "vraiment pas beau" (et "il ne se foule pas le coco, et il est d'un chiant, c'est le chieur des jardins" - il y avait tout ça dans la pensée militairo-LPO) devait être un petit mirliton.

Bref!

Mon carnet de troubadour débutera vraiment quelques jours avant la fête de la musique, c'est à dire le solstice. Ce que je donne à lire, ce n'est pas de la littérature, juste des traces sous forme de notes pour celles et ceux - public rare et d'autant plus précieux - que ça intéresse:

 

17 juin :

J'ai chanté au marché de T. Rencontré un voisin ; il me donne deux euros. Et je lui ai fait faire la boîte magique à chansons. Il a beaucoup apprécié. Il me demanda en rigolant des chansons paillardes. Je lui chantai Hue.  C'était une première. Je l'ai rechanté au bord de l'eau... à mon voisin je lui ai chanté aussi D'la poésie, et I believe (qu'il avait tiré de la boîte magique).

Je chante pour toute une famille gitan au bord de la rivière. Un tonton m'y a invité. Moi, je n'osais pas trop, connaissant le niveau technique des gitans, surtout qu'il me dit : « ça va Django Reinhart. », Un jeune homme père de famille et guitariste, mais qui n'avait pas sa guitare avec lui, me dira avant que je reparte après plusieurs heures : « Merci. C'était terrible... », cela devant le padré. Je n'en avais pas mené large quand vers la fin ce padré très charismatique était arrivé, mais le jeune homme lui émis un avis favorable à mon propos lorsque le padre lui demandai si je jouais bien. Le padré fredonnait les airs des chansons qu'il venait d'entendre. Ainsi de Swing de l'Amoureux et une autre.

On m'a invité à mangé, et on m'a donné en plus des morceaux de viande bio, cuite au barbecue (poulet, saucisses, etc.)

(J'ai oublié de noter le tirage de La Femme de Barbe-Bleue. J'en ai fait tirer une autre, craignant que ça ne passe pas dans ce milieu chaleureux mais macho)

 

 20 juin :

 Après piscine, je vais après chez un ami pianiste prodige.

Après qu'il ait joué plusieurs morceaux, je lui demande d'essayer d'accompagner une chanson à moi : Ma douce. Il n'y arrive pas. C'est musicalement trop simple pour lui ; je ne suis pas comme lui « dans l'instrument ». Et puis, ce n'est pas son univers, paroles trop complexes, trop subtiles. Même sur Mon fils. Il n'arrive pas à définir l'émotion. Il me dit que ça conviendrait à un public plus cultivé. Il dit en revanche que je suis un grand artiste. Que ce que je fais est très personnel. Après, il m'a proposé à ce que je chante sur ses compositions. Ça fonctionne bien.

Mais des remarques désobligeantes et des paroles négatives sur un autre sujet que les chansons m'ont plombé. Et puis ce qu'il fait est très beau, mais c'est « extrême » comme il dit ; c'était assez lourd; or j'avais besoin de légèreté pour aller chanter. J'ai mis deux heures à m'en remettre après l'avoir quitté. Ce n'est que sur une place au calme que j'ai remonté la pente : il m'a fallu pour cela sortir ma guitare et chanter, assis sur un muret. Soudain, un homme vient vers moi avec un verre deux verres de vin blanc. Il me tend l'un d'eux et me félicite. Il s'appelait François. Après chaque morceau que je ferai il applaudira fortement. Je lui ai fait participé à la boîte magique à chansons. Il a tiré : Maman a 60 ans . Il me dit : « ça tombe bien. J'étais là avec ma mère. » J'ai cru comprendre qu'elle était malade ; du moins qu'il était avec elle pour la soutenir. Cela l'a beaucoup ému. Ça lui a fait chaud au coeur. Il m'a en revanche dit que j'étais trop timide, je n'avais pas assez confiance en moi, en mes paroles ; je devais davantage assumer, chanter plus fort, être rempli de fierté. Alors j'ai réessayé plusieurs fois jusqu'à ce que ce soit bon. Il avait raison. Et il a fini par me demander si il pouvait m'enregistrer, j'ai accepté. Je lui ai chanté après « Le monde coule, la tourterelle roucoule ». Il m'a dit que les premiers couplets étaient trop gentillets pour lui. Il a préféré les suivants, plus ironiques. Il m'a dit aussi que je n'habitais pas assez ma chanson. Pareillement, je devais assumer. Je lui ai dit que c'était parce que c'était une de mes premières chansons et que je ne m'étais pas beaucoup entraîné dessus (je l'avais écarté longtemps de mon répertoire) Je lui ai donc chanté une chanson dont je connaissais les paroles : Sacré troubadour. Il a beaucoup aimé. Sauf le « Allons vers la joie ». Il pensait qu'il valait mieux ne pas trop se prendre au sérieux (ou le prendre au sérieux). Lui, il voyait plus : « Un deux trois, allons en enfer » (ou « Restons en enfer ») Je lui ai dit que j'entendais son avis, mais je n'étais pas d'accord avec lui, que d'autres aussi l'avaient apprécié comme elle était. Son avis découlait de son état d'esprit. Après chacun voit comme il veut, l'art permet la libre interprétation, mais l'artiste fait ses choix et doit rester en accord avec lui-même.

Quand son fils est arrivé (10 ans), j'ai chanté Chat pas chat pacha. Grands applaudissements. Là, sans réserve.

Le lendemain, j'irai sur la même place, il me verra et me dira bonjour de loin ; il était avec son fils avec qui il allait apparemment à la gare, vu sa valise à roulettes. Il y avait aussi sa mère sur le perron de la porte, et après – je devine – lui avoir dit « C'est l'artiste qui m'a chanté la chanson que je t'ai fait écouté », elle leva le bras pour me saluer.

Il était temps d'aller au bar où il y avait une scène libre. C'était pour cela que j'étais venu avec mon sac à dos. Il est environ 22 h. ça commençait à 21H30. Il y a plus de tenue qu'au bar de l'année dernière. Et il y a une vraie scène. Beaucoup de qualité, de bons instrumentistes et de bons chanteurs et chanteuses. Ambiance très conviviale. J'ai joué d'abord Maman a 60 ans , comme elle avait été bien appréciée par François. Elle fut bien appréciée aussi. J'ai entendu le barman la fredonner ensuite. J'ai poursuivi par Papy harmonica. Sauf que je me suis craqué à l'harmonica. J'ai été trop timide, n'ai pas soufflé assez fort, et donc c'était discordant. J'en ai trouvé la raison que plus tard. Je pensais que mon harmonica était mort. J'ai fini par D'la poésie. Je n'ai pas pu rechanter ensuite. Il y avait tellement de participants.

Je suis sorti, il était plus d'une heure et demie du matin. J'ai été sur la pelouse au pied du château. J'ai chanté sur un muret. Il y avait des jeunes dispersés autour de moi, dont un groupe se trouvait assise sur la pelouse, en face de moi. Je chante Blowing the wind. Cela attire un jeune, mais il s'en va avant la fin du morceau. Soudain je vois une jeune fille venir à moi. Je la connaissais ! (c'était Anoa d'Unie Cité) Elle n'aurait jamais cru me trouver ici à cette heure, mais comme elle ne connaissait qu'une personne chantant à la guitare et à l'harmonica... Il y eu un autre gars que je connaissais (de l'Unie cité aussi) qui vint et d'autres du groupes, des inconnus. On passa un très bon moment. On me demanda D'la poésie. Tout le monde chantait avec moi sur le refrain. Le gars de l'Unie Cité qui m'avait demandé déjà de chanter D'là poésie au pique nique organisée par l'Unie Cité, me demanda si je pouvais aussi chanter la chanson plus coquine que je lui avais évoqué. Je chantai donc Hue ! Je ne sais pas si elle fut appréciée par tout le monde ; mais elle lui fit bien délirer.

Après, je me suis dirigé vers le parc Balzac. Il était pratiquement quatre heures du matin. Je vis un groupe de jeune au bord du quai et une jolie jeune fille dévaler comme un rouleau compresseur du talus. Elle faisait cela pour s'amuser. Je l'applaudis et je dis que j'aimerais bien la revoir faire sa roulade. Je lui dis que je pouvais faire une chanson en échange. Elle accepta. (j'avais prévu mon coup) Elle roula, je chantai. Je lui fis tirer un petit papier. Elle tomba sur La Femme de Barbe bleue. Je lui fis comprendre que je ne le sentais pas. Elle me dit alors, tandis que je lui demandai de tirer un autre papier : « Tu n'a qu'à chanter une chanson connue » Je chantais devant elle émerveillée, La Javanaise, dont elle reprenait le refrain. Je demandai si quelqu'un d'autre voulait tirer un papier. Un jeune tira Je veux composer un hymne. Je me lançai. Le groupe apprécia beaucoup. Comme les autres. Un jeune tout mignonnet, le maladroit et simplet du groupe, me dit : « C'est énorme » ; qu'il adorait ma façon de jouer, ma voix, que j'avais quelque chose. Un autre participant tira : Ma Bohème. On crut que c'était La Bohème d'Aznavour, et l'on commença à chanter dessus. Ce fut également applaudi.

 

 21 juin

fête de la musique

Je chante devant musée. On m'y autorise cette fois-ci. Le patron dit : « Bien sûr ! ». C'est la fête de la musique, tiens !

Un homme me donne deux euros en main après avoir entendu La Vague. Une petite fille de sept ans tire un petit papier : Que la broyette est bonne. Je lui en fais tirer un autre : Blues pipi de chat. Je lui en fait tirer un autre : Zoé. Et je chante Zoé. Elle applaudit à la fin. Je me suis dit que j'avais trop de scrupules, mais comme une amie me l'a dit, c'est tout à mon honneur ; ça montre que je m'adapte aux circonstances, au public. Si la petite fille n'aurait rien compris aux paroles, comme me dit mon amie, en revanche ses parents auraient pu comprendre et auraient pu me reprocher de l'avoir chanté. C'eut été différent si c'était le parent qui avait tiré ce titre. Mais le fait que la fillette tire ces papiers, n'était-ce pas un défi qui m'était lancé ? Blues pipi de chat faisait écho avec mon froissement devant les paroles de Paul à propos des odeurs de mon sac, même si je lui dis que j'avais fait une chanson humoristique à propos. J'ai l'impression alors que mon jeu perd en crédibilité, car pourquoi n'a t-elle pas tiré L'Otarie ou Petite histoire d'escargots ou Monsieur Robert est ornitho. Difficile à croire que Que la broyette est bonne était la chanson dont la fillette avait besoin !... C'est pour cela que je l'ai interprété comme un défi lancé par l'intermédiaire d'une main pure et innocente. Certes, c'est un travail d'artiste que je fais en m'adaptant, mais pourquoi bon Dieu ne tirent-ils pas, certains, une chanson qui correspondent à un besoin de leur âme et que je puisse chanter sans problèmes ? Ai-je trop de scrupules ? Mon amie n'a t-elle pas trop d'à priori ? Ça se trouve se serait passé comme une lettre à la poste. Les parents n'auraient vu que du feu.

J'ai ensuite proposé le jeu à une table de quatre personnes. Dont un couple formé d'un asiatique et d'une africaine (très charmante). L'autre couple étaient bien blancs et plus âgés, auraient pu être les parents des autres. L'africaine tira I believe. Applaudissements. La femme du couple européen tira Sacré troubadour. Elle fut bien appréciée aussi. Au moment où je finis, la fête de la musique commençait. Le mari me tendit un billet de dix !

Aux toilettes je croisais l'africaine et lui demandai si elle n'était pas éthiopienne. Elle me dit « si », étonnée, et me demanda comment j'avais pu deviner. Je dis que les éthiopiens avaient un type particulier. Et puis que j'avais rencontré une éthiopienne à Charleville à qui elle me faisait un peu penser.

 

Mardi 23 juin.

 J'ai composé sur Danse ô monde. Je n'avais jamais trouvé d'air satisfaisant. Là, j'ai trouvé peut-être après un quart d'heure de recherche. J'étais prêt à abandonner quand le refrain est venu, évident. Et le reste a suivi. Voilà un texte qui aura attendu trois-quatre ans avant de trouver sa mélodie. La chanson prend toute son ampleur en capo 8. C'est la première fois. Je ne pourrais pas mettre à capo 9 (comme la caisse de droitier est inversée...)

 À 15 H30 Je vais chez mon amie pour lui montrer mon courrier de la MDPH. Je n'ai rien à faire, me dit-elle. Par contre, elle est frappée par le charabia du courrier.

Je suis venu avec ma guitare, comme prévu, prévenu. On va dans la véranda. Avant de chanter, il y a un bruit de voitures arrivant dans un bruit de pneu roulant sur le gravier. Mon amie regarde : c'est sa fille et son copain. Sa fille qui a été une grande muse...

« Elle aurait pu prévenir, dit mon amie. » Mais elle fait avec. Après les avoir accueilli, moi attendant dans la véranda, elle me dit : « Ils vont venir te dire bonjour et après ils vont repartir. Je stresse un peu, réaccorde ma guitare. Je chanterai bien pour que mon ex muse m'entende, mais je n'ai pas osé. Soudain, elle vient vers moi et me dit : « Bonjour » en me faisant la bise. Puis aussitôt ajoute : «Et au revoir ». Sympa la fille ! Je lui dis pareillement : « Et au revoir ». Puis tend ma main vers son mec qui ne montre pas un regard aimable envers moi et lui dis bonjour. J'étais prêt à ajouter: « Et au revoir. »... Mais je les ai laissé allé.

Après, mon amie est revenue. J'ai voulu lui chanter Danse au monde, mais ça ne venait pas. Je lui dis : Pourtant je l'avais tout le temps en tête... » « Tu as été perturbé par la venue... », me dit-elle sans que je lui réponde, mais mon silence et ma tête parlent pour moi. Je chante alors Petite histoire d'escargots dans sa nouvelle version. Mon amie en apprécie sa patate. Je réessaye de chanter Danse au monde ; ça ne vient toujours pas. Elle me dit qu'elle s'absente trois minutes et demie pour que je trouve. Ça me revient juste à temps. Je lui chante. Je vois mon amie chanter le refrain ! Et la chanson achevée, elle applaudie les mains levées et s'exclame : « Un chef-d'oeuvre ! »

(j'eusse aimé que sa fille en profite!...)

 

 

Week-end du 26-27 juin à la Pointe de Bouchemaine :

 gagné 26 euros. Je dois être rendu à 126 euros.

Dépaysement total.

 Fin d'après-midi, chante La Vague devant Sandrine et un ami, face à la Loire.

Chanté à la guinguette le soir : ma plus grande prestation. À gauche, le public se chauffe sur Escargot. Une tablée tire I love le vélo. Chantent le refrain.

Le lendemain je chante à midi. Moins d'ambiance, mais très sympa. Je gagne 11 euros ; cette fois-ci, c'est le côté droite qui marche.

L'après-midi, chanté devant une ex TJ et une amie accompagné de son fils ivre et qui adore ce que je fais (est-ce parce qu'il est bourré?), danse sur mes chansons (Célesta, Josu fari, etc.)

Rencontre de Thiéfaine, céramiste ; présidente de l'asso. Elle m'offre un verre pour me remercier des chansons.

 

 

TRANSITION: Du fleuve à la mer...

Alors que jusqu'ici, j'écrivais au retour mes petites expériences de troubadour, ici mon carnet s'est écrit sur la route, au bic, aux dos de mes textes de chansons, parfois sur des feuilles vierges intercallées dans mes deux cahiers plastifiés de chansons qui me suivent partout avec ma guitare, mes harmonicas, etc. et ma boîte magique à chansons!

Ce qui est mis entre parenthèse est rajouté en général sur le champ, à l'heure du recopiage.

Pornic:

Jeudi 2 juillet 2015:

Restaurant Patio des Sables. Gagne 30 euros. Le patron m'offre en plus le repas à plus de 10 euros.

Dans patio, très calme, j'entends oiseaux (je n'ose presque chanter). Chante La Javanaise - Over the rainbow. Adapte mon volume de voix pour qu'on s'entende. Je mange. Je chante La Vague, surtout à un couple avec qui j'ai bien parlé. Ils faisaient un repas en amoureux, ça faisait dix ans que ça ne leur était pas arrivé (avec leurs enfants...)

Je sors La Boîte magique à chansons. La femme tire: La Vague! (rires, comme quoi c'était bien la chanson pour elle. Elle retire un papier; elle tire Zoé. Ensuite, l'homme tire Swing de l'amoureux. "Décidément, je dis, il vous faut du romantique!" Je vais à une autre table: un couple et deux garçons (environ dix ans). Le premier garçon tire: "Je veux composer un hymne". Je dis que je ne le sens pas (ça commence fort: "Je veux composer un hymne à tes fesses"...) Il en tire une autre: I have no word to say my love. Fais de la pédagogie sur les mots d'anglais. Fais traduction à la fin. 3ème table: un jeune couple. J'aprrends qu'il est formé depuis à peine deux mois. Je dis qu'il faut un début à tout. La femme -  très belle - tire Papy harmonica. Elle dit: "C'est bien pour moi, ça." Je lui demande si son papy jouait de l'harmonica. Elle me dit non. Son conjoint tire Je t'attends, ce qui provoque amusants questionnements. Je les rassure (surtout elle...) Ensuite, quatrième table: Gai comme un pinson (une première pour elle). Je dis que c'est une chanson un peu coquine. Quelqu'un dit "Non, alors, y'a des enfants" Il tire un autre papier: Danse ô monde. Avant cela, un autre avait tiré Ma Bohème. Je chanterai le premier couplet de Gai comme un pinson ( je  titille un peu le public, il se montre prêt). Le couple troisième table me pousse à chanter du coquin. Je chanterai ensuite Hue! après avoir dit au couple que j'avais plus coquin (que Gai comme un pinson). Je chante aussi Troub'amour à Paris, puisqu'elle me dit qu'elle est de Paris. Et je finis par D'la poésie. Je ne doute pas que la nuit pour ce jeune couple va être chaude... et romantiques. Ce sont des chansons à la fois coquines et romantiques, a relevé la femme, la plus bavarde. Un homme de la table d'à côté me dit que c'est doux, ce que je chante. Un autre me dit que je joue bien de la guitare. Un homme, 45 ans, à qui je dis que je suis un spécialiste du grand écart se lève et (à ma grande surprise et de tous) fait un grand écart! Il fait ça depuis vingt ans! Un homme m'avouera ne pas avoir aimé son plat, mes chansons, si (je crois qu'il faut relativiser, c'est subjectif; j'en suis sûr qu'il y en avait, d'un autre soir, plus tard, qui auraient dit: "j'ai aimé le plat, mais pas les chansons". Le principal, c'est que le plat plaise, je pense; les gens payent d'abord pour ça; et l'idéal est que les deux plaisent, ce qui était le cas en général; mais en ressort globalement ceci de mes expériences en resto: en cuisine ou en chansons, on ne peut pas plaire à tout le monde!)

 

Vendredi 3 juillet 2015:

gagné 1euro 50+ 10+ 20 + repas offert à 11 euros= 42euros 50.

Plage (matin): Un groupe d'enfants avec professeurs (sortie avant vacances): une petite fille me voit sur un muret et dit: "Oh une guitare!" Je dis que je pourrais jouer. Les "maitresses" (je suis de la vieille école..." acceptent. Mais quand je viens, elles sont un peu froides. Je chante L'Otarie (pas grand emballement). Un enfant s'approche, les autres restent à leur place. Une petite fille me pose des questions. Je fais tirer une chanson: Kazan. Mais il y a trop de bruit durant la distribution des gâteaux. Les maîtresses ne me donnent rien (pas même une part de gâteau). Manque de chaleur (J'ai envie d'hurler contre l'éducation nationale... "ah bah non un troubadour, c'était pas prévu dans le programme; en plus il chante "ces bêtes nues"... Vraiment trop subversif! - Connasses! - excusez, c'est la chaleur...")

Plage, un jeune couple à côté. Le conjoint me dit au bout d'un moment: "Bah alors, tu ne chantes plus?" (j'étais prêt à plier les gaules, dégoûté; hésitait à leur proposer mon jeu) Je lui fais tirer un papier (après pause et échauffement quand même): Fréquence. (Tel est le sort). Il aime beaucoup. Sa copine (très mignonne, mais pas autant que celle du couple à côté, superbement roulée) part durant la chanson. Je lui fais tirer (à son copain) une nouvelle chanson: I believe. Puis Papy harmonica. Sa copine revenue tire un papier: Danse ô monde (c'est un premier tirage pour elle, la toute fraîche pondue). Tous deux sont emballés. Ils se mettent très vite à fredonner le refrain (comme mon amie qui a "crié" au chef-d'oeuvre). Le jeune homme citadin (il n'est pas trop "nature") me dira que ses préférées sont Fréquence et Danse ô monde. Quand ils me redemandent une chanson après Papy harmonica, j'ai dit: "Vous allez me donner une petite pièce j'espère!" Ils me donnent 1euro 50 (c'est honnête)

( - mais je crois que partout en dehors des lieux où on paye déjà - genre un café, ou un restaurant, les gens ne pensent pas à donner de l'argent - sauf exceptionnellement comme à Paris l'année dernière, où une fille me donna 10 euros pour encouragement après avoir entendu Fréquence qu'elle avait tiré; oui, partout, ai-je dit, sauf si on "fait la manche": là, le but est clair, mais je n'aime pas dire "faire la manche"; pour moi je suis artiste, j'offre quelque chose, un "produit"; je suis plus proche du marchand à côté que du mendiant).

Je vais dans le côté Plaisance (suite de restaurants). Un homme m'autorise à jouer et me dit que je peux chanter dans tous. Je commencerais par l'autre bout. Devant un groupe de deux hommes et une femme, je chante pas mal de chansons. Un homme qui a tiré Systèmes (j'avais noté "Fréquences"...) m'avait dit avant qu'il était un "humaniste capitaliste". J'échangerai pas mal avec eux. L'autre homme me dira que ma chanson est un peu "bisounours". Je lui dit que je ne suis pas d'accord. Il me dira après que c'était une provocation. Qu'en fait, c'était profond. Ils sont d'accord pour mon esprit optimiste. Par contre, non seulement ils partiront avant la fin de Célesta, mais en plus ne me donneront pas d'argent. Mais au regard de la suite, ce n'est pas grave. Je chante La Vague à un homme dans un resto. Il apprécie beaucoup et me donne un euro. Le patron me dira que c'est un peu triste (ma chanson). Peut-être que ce coup-ci, il manquait de sourire dans ma voix. Mais c'est relatif. Cependant, il m'a offert un repas de riz aux boulettes de poulet au curry avec légumes et sauce. C'était délicieux. L'homme à qui j'ai chanté La Vague m'a offert une boisson. J'ai choisi un diabolo menthe parece que dans le resto précédent le patron m'avait offert une bière...

 Fin d'après-midi, je me baigne dans la mer.

(En parlant de mer, j'ai composé à nouveau dessus la veille, sur la plage, mais je ne pense pas que sa finira en chanson:

 La mer les jours d'été (chanson)

[Refrain:]

Rien de plus reposant que la mer les jours d'été

Rien de moins reposant que la plage les jours d'été

Que bruyants sont les enfants!

Quel cocktail avec leurs encadrants!

Mais ce sont les beaux jours fêtés (x2)

[Refrain]

 1 - Elle est belle la mer de Charles Trenet

Avec ses blancs moutons, qu'elle est belle

Dans l'azur de laiteuses trainées

Soupirent des châteaux de sable à la pelle

[Refrain:]

Rien de plus reposant que la mer les jours d'été

Rien de moins reposant que la plage les jours d'été

Que bruyants sont les enfants!

Quel cocktail avec leurs encadrants!

Mais ce sont les beaux jours fêtés (x2)

 

2 - Elle est suave la mer lapant sa purée sableuse

 Dans un grésillement de fritures de beignets

 C'est la mer qui te susurre "Va te baigner!"

Les pieds dans l'eau, elle a des baisers de cajoleuse

[Refrain:]

Rien de plus reposant que la mer les jours d'été

Rien de moins reposant que la plage les jours d'été

Que bruyants sont les enfants!

Quel cocktail avec leurs encadrants!

Mais ce sont les beaux jours fêtés (x2)

 

3 - Elle est si sereine la mer en solo

 Seul à seul on fait face à face

 Dans l'équanimité d'une paire de lolos

Au soleil, la mer nous efface

[Refrain:]

Rien de plus reposant que la mer les jours d'été

Rien de moins reposant que la plage les jours d'été

Que bruyants sont les enfants!

Quel cocktail avec leurs encadrants!

Mais ce sont les beaux jours fêtés (x2)

 

 Le soir, vers 20h, je chante au Patio des Sables, pour la deuxième fois. Je commence encore par reprises. Boîte à chansons: Kazan, Mon fils, Maman a soixante ans, Ma Bohème, Le troubadour, Mali blues, La Vague (par une femme d'un couple d'amoureux, ce sera la dernière chanson chantée. La femme qui riait durant une bonne partie de la chanson me donnera 4 euros en s'excusant de ne pouvoir donner plus. Une ado d'une table qui se forçait à applaudir sur les reprises semble aimer mieux certaines compos. Toutes les chansons ont été applaudies. Un homme à une table me dira plusieurs fois: "Bravo chef". Je croyais qu'il avait dit "Bravo Stéphane"... Il y avait des enfants dans deux tablées (oui, je note, car c'est un autre public).

 

Samedi 4 juillet:

Soir. Rencontres sur le port de plaisance. Michel à qui j'ai chanté La Vague m'invite avec sa compagne Marie à dormir sur son Yatch. Avant (en terrasse de café), je chante Chat pas chat pacha. Bien apprécié. Par contre Escargots ne prend pas (Avec Escargots, on fait des blancs en neige, ça prend ou ça prend pas...)

Je dors bien. Le lendemain, comme prévu, on va à Noirmoutiers. Je suis hors du temps. Quand j'ai eu le coup de téléphone d'un voisin et qu'il me dit son nom, je mets 30 secondes avant de réaliser. Géniale, la virée en yatch. Rien gagné en argent, mais rien dépensé. Tout offert, même douche!

Michel m'a dit quand il m'a revu: "Ah mon guitariste préféré!" Il est fan des Beatles...

 

Dimanche 5 juillet:

Je fais le marché dans le haut de Pornic. Gagne pratiquement 20 euros (en deux heures peut-être). Une personne me laisse un billet de 5 euros. Une jeune femme fait tirer un petit papier par sa petite fille: Rêve d'amour. Elle applaudit et fait applaudir sa fille.

 Le soir, je chante dans un restaurant. Manque de proximité. Manque de forme? C'est le fiasco. Nul applaudissement pour la dizaine de chansons et seule la plus proche table avec parents enfants me donne un peu d'argent: 1 euro 50. Je dis en partant au patron que les clients n'étaient pas généreux, que deux fois de suite, ça avait super bien marché dans le même resto. Et encore, je n'ai pas dit que le repas m'avait été offert en plus. Le patron me dit que ce n'est pas toujours pareil (merde! faudrait... faudrait...) Je suis dans un creux de vague. Après avoir mangé crêpes sur le port (c'est la nuit, le patron fan de Pink Floyd m'a enveloppé de musique atmosphérique), je me dirige vers la plage. A mi chemin, je me pose sur le banc. J'avais déjà installé mes affaires derrière un buisson pour dormir. Mais c'étaient des buissons épineux. Soudain, je prends ma guitare et me mets à chanter ma tristesse, mais au bout d'un moment, ça devient plus entraînant et des ados surviennent. L'un d'eux avait dit aux autres: "Oh! Une guitare!" Je les ai senti accourir et tout d'un coup, ils se mettent à danser et chanter devant moi. J'y mets tout mon coeur, je me remplis de joie. Je leur dis: "C'est le miracle de la vie". Ils m'invitent à aller rejoindre leur groupe de jeunes pour chanter. Je parle au plus exubérant d'entre eux. Il me dit que lui fait du rap. Sur la plage, des jeunes coupent le son de la sono pour m'écouter, en cercle. (Je chante Amarres (accompagné d'harmonica), qu'ils apprécient bien, un peu impressionnés. Je sens des filles danser derrière moi. Le cercle, est lui, composé que de gars. Je chante ensuite ô escargots. Ils sont amusés et les "blancs en neige" prennent. J'annonce ensuite Que la broyette est bonne, en leur disant que c'est en verlan. Ils me disent "chouette", mais ils sont un peu détrompés ("du verlan!...") Ensuite, ils me demandent de faire un rythme de guitare et se mettent à faire du rap dessus. Cela semble à moitié improvisé. Les rappeurs vont très vite en élocution. Je ne comprends que quelques mots. Ils feront de leurs textes sur leur sono (dans l'esprit et le style - sans les choeurs et en plus rapide - ça ressemble assez au groupe Fauve, très en vogue à l'heure actuelle, et pour dire que c'est pas violent... - écouter par exemple "Lettre à Zoé", ou "Rub a dub") Enfin, j'ai chanté Ma Crise. Là, ils applaudissent, ils n'en reviennent pas, sont impressionnés, bluffés. Un gars à ma droite me dit: "c'est une compo?" Je dis que c'est sur un texte de ma meilleure amie. Je dors sur la plage après avoir fait un peu la fête. J'ai chanté à tue-tête avec eux sur une chanson "rayon de soleil... ton petit cul" (voilà les paroles que je comprends; je ne connaissais pas: il s'agit de "Rayon de soleil" de William Baldé - là, c'est pas du rap!)

J'ai avant cela rencontré l'homme qui avait fait le grand écart; en fait il m'a reconnu. Il a dit: "Oh! C'est le poète!" Il était avec une femme, il m'a parlé un peu. Je lui ai raconté la traversée en yatch. Il me dit: "T'en a pas fait une chanson". - Non. Bah alors, faut bosser!

 Et les jeunes sont venus très peu de temps après.

 

Lundi 6 juillet:

Gagné au total: 12 euros + repas. Dépenses matin: 4 euros. Midi: 14 euros 50.

A mi chemin du port de plaisance. Je pose sur un banc à côté d'une jeune femme (Mathilde). Après quelques mots, je lui propose de tirer un papier. Elle tire Etron. Elle m'avait dit: "Allez, vas-y!" Elle est morte de rire. Je lui chante dans la deuxième version. Elle aime moins. Après, un couple vient vers nous. L'homme tire Etron!... Je chante dans la version originale, même si Mathilde qui l'a déjà entendu deux fois aurait préféré une autre chanson. C'est elle qui pousse à chanter la première version. Ensuite sa femme tire Maladresse (J'ai dit que c'était inspiré d'une anecdote, et dans le style, inspiré par une chanson de Giédré - Une jolie chanson - mais à quoi bon ces précautions, ils ne connaissaient pas!). Ils rient encore. Mathilde tire une autre chanson avec laquelle je montre mon côté romantique (on l'aurait pas cru!): Miel. Applaudissements au ralenti. Tous sont estomaqués. L'homme me dit des paroles encourageantes: "Continue, t'es bourré de talent(s)!"

Partis, j'installe mon pupitre face au banc, et je chante face au port. Indifférence de la plupart des passants. Quelques sourires.

Un enfant passe devant moi avec sa grand-mère. Celui-ci applaudit. Je lui demande si il veut tirer une chanson. Il tire Gai comme un pinson. (encore un enfant qui la tire? C'est vrai que le refrain est gai, le genre est assez enfantin, et je ne crois pas pour que le reste il comprendrait, et combien même! mais moi et mes pincettes...) Je lui propose plutôt L'Otarie. Ma prestation n'était pas terrible. L'enfant, après l'avant dernier couplet dit (d'un air impatient, il me semble): "C'est fini?" (ah ça m'apprendra à ne pas chanter la chanson choisie!) Sa grand-mère lui donne 1 euro 50 (qu'il met dans la coquille Saint-Jacques)

 Je vais chanter à La Proue (restaurant proche du Patio des Sables)

Un homme qui était face à moi et me regardait de temps en temps comme moi. J'ai l'impression d'avoir déjà vécu cette scène. Me laisse 5 euros avant de partir. Je lui dit: "Je ne vous ai pas chanté..." Il dit: "C'est pas grave." C'est touchant. J'étais dans un assoupissement alors. Je vais à une autre table Une jeune femme tire: I love you, you are the one for me. Il y a une anglaise à côté d'elle. Il semble apprécier le texte. J'en profite pour lui demander pour "It's not a fun" Il dit que ça veut dire: "C'est pas marrant". Pour "Ce n'est pas une plaisanterie", c'est "It's not a joke". Quand je chante "I want to make love with you, elle dit en plaisantant: "Ah quand même!" A une autre table de trois personnes, une jeune femme tire: Sacré troubadour. (c'est bien passé, j'aurais pas cru, la charmante demoiselle m'a donné la pièce - j'aurais bien voulu autre chose... - Sacré trou). Dans la tablée, à côté de moi (la plus grande tablée), il y a un homme à qui j'ai demandé si je pouvais chanter qui me dit: "Oh on se connaît!..." Il m'a vu au port avec Michel et Marie. Il me dit (pour les chansons): "Après le repas". Un quart d'heure après le repas, il me dit Non. Il me dit: "On a déjà payé ton repas." Je ne le savais pas. J'ai dit: "C'est gentil". Je croyais qu'il n'aimait pas mes chansons ("J'ai cru comprendre que vous n'aimiez pas mes chansons") On me dit que ce n'est pas du tout ça. Ils ne contestent pas mon talent, mais ils veulent être tranquilles pendant le repas. Dommage pour une table (une famille) qui est partie avant que je commence à chanter. Le père de famille a dit quand je le croise dehors: "C'est dommage! Nous on voulait bien une chanson... On est les oubliés... Il a dit : "A une prochaine fois" après que je lui ai dit que j'étais désolé.

(Ah! Difficile de satisfaire tout le monde! A l'homme qui a refusé au dernier moment que je chante, je rapportai la remarque du père de famille, et il s'en montra désolé.)

 

Mardi 7 juillet:

Au bar PMU vers 9H-10H. Un homme de la cinquantaine, marqué, me parle de la table à côté de la mienne. A un moment donné, il me dit que c'est son anniversaire. Il m'offre un café. Je lui propose de lui chanter une chanson. Il tire de la boîte: Ma chérie. ça tombe bien. Il aime toujours la femme de sa vie qui est décédée, au point qu'il a un tatouage sur le cou du nom de sa chérie. ému, il tend le pouce en l'air. J'apprends plus tard qu'il est fan de U2 (en plus de Johnny...) Il me dit qu'il a vécu dans la rue à Dublin, dans les années 76 et qu'il a connu le groupe avant même qu'il soit connu! Je lui chante Van Diemends land (qu'il reconnaît et fredonne) Ensuite, il me demande si je connais une chanson gitane. Il se trouve que c'est un enfant de la DAS qui a été accueilli par des gitans à l'âge de 1-2 ans. Je lui dis: "Tu connais Ederlezi? Il me dit: "Si je connais! Appelle-moi con! Je la lui chante. Il est ravi. Il a des tatouages partout, même sur le sexe, dit-il.

 Le soir, je chante au patio des sables. Famille de cinq enfants arrive: quatre filles et un petit dernier... inverse de ma famille. Je le leur dis. Après des reprises, je leur fais tirer un papier. Le petit garçon le tire: Get up. Je dis que ça fait longtemps que je l'ai chanté, que je ne sais pas ce qu'elle fait dans la boîte et que j'ai droit à trois jokers. Il tire Etron. Je demande l'autorisation aux parents, en précisant que c'est une chanson pour enfants. Rires. Les autres tables ne sont pas dupes et sourient. J'ai chanté assez bas en huis-clos par la tablée de sept. Deuxième tirage: Troub'amour à Paris. A une autre table, une petite fille tire: I love you are the one for me. Je lui fais tirer une autre: La femme de Barbe-Bleue. Je lui fais tirer une autre: Rêve d'amour. Aprrécié. Je les fais siffler à un moment donné, mais je m'embrouille. A une autre table, couple, l'homme tire Kazan. Bien apprécié. (ils ont un chien qui est vieux...) A une autre table, un jeune couple, l'homme tire Marilou. Toutes les chansons ont été applaudies. Bon rapport au public. Je gagne en tout 16 euros. Seule la table dont la petite fille a tiré Rêve d'amour n'a rien donné, alors qu'ils ont apprécié mes chansons comme tout le monde. Est-ce parce qu'ils se sont sentis à l'écart pour Etron, car ayant une petite fille qui n'a pas profité de la chanson d'enfant?

mercredi 8 juillet 2015

 Au PMU de la haute ville, je demande à un homme s'il y a un marché aujourd'hui. Il me dit non, pas à Pornic mais à Saint-Marie sur mer. Il me dit que c'est à deux kilomètres d'ici. Au début, je ne suis pas partant: "Ce sera pour une prochaine fois." Puis je me décide. Il me dit: "J'y vais. Je peux vous y emmener. Il travaille dans l'immobilier. Il se propose de garder mon sac dans son bureau et de le récupérer ves 14h- 14H30. Au marché à coté de l'église, je me place près de la terrasse de café situé de l'autre côté de la route. Après reprises, je vais vers la table où se trouve trois femmes. L'une d'elle est partante pour tirer un papier: c'est Zoéqui sort de la boîte magique à chansons. "Dans la grâce d'un enfant" interroge... Elles me donnent 1 euro 50. Au petit garçon qui écoutait attentivement, fils d'un marchand, je fais tirer un papier: Blues pipi d'chat. Bien que pas chaud pour la chanter, je me lance. Je me gauffre royalement. J'avais prévenu que ça faisait longtemps que je ne l'avais pas faite. Il me dira après: "ça doit pas être facile quand ça fait longtemps qu'on a pas chanté une chanson.D'autres enfants sont sur le banc. Je dis que je vais pour rattraper ça chanter une autre chanson: Chat pas chat pacha. Concentrés pendant la chanson, sérieux, ils applaudissent à la fin. Ouf! J'ai craint la nouvelle gauffrade, bien que comme je l'ai annoncé, celle-là, je la connaissais bien. L'enfant qui avait tiré Blues pipi d'chat me dit: "Vous jouez bien. ça doit être difficile de chanter et de faire de la guitare en même temps. C'est drôle, moi qui ait du mal à faire deux choses en même temps, là ça va. Sans doute parce que les deux choses, voix et guitare, forment une unité.

Je continue de chanter au pupitre. Une petite dame me laisse une pièce et me dit: "Vous avez une jolie voix. C'est très agréable à écouter. Je venais de chanter La Vague. Je gagnerai en tout neuf euros. C'est ce que j'ai gagné plusieurs fois à T.

Pliés bagages, je vais vers un vendeur de plats préparés par le père du petit gars. Je commande des pommes de terre aux herbes avec un morceau de poulet. Il me fait un prix. Je le remercie. Il me dit: "On a entendu de la musique!" A un légumier-fruitier à qui je commande un abricot plus une pêche m'offre un deuxième abricot. Après, je vais au bord de la mer. Des pêcheries sont tendues, l'une d'elles peinte d'un beau bleu ciel profond est en pleine construction. Je récupère mon sac après en remerciant l'agent immobilier, Bruno. Je vais ensuite à l'église et en me dirigeant vers l'autel, je me mets à chanter. La résonance est très belle. Soudain, je vois, surpris, une jeune femme, à gauche, derrière un pilier. Elle me regarde d'un beau regard en souriant et me dit, me voyant stopper dans mon élan: "Vous pouvez continuer de vous exprimer". Je lui dis que je voulais  chanter avec ma guitare. Elle est enchantée lorsque je lui propose de faire une chanson. Mais elle me dit qu'elle doit partir bientôt. J'étais prêt à faire La Vague, mais je me rabats sur Danse ô monde (que j'appelle "ô ma blonde", c'est à se demander si je ne dois pas chanter de titre). La femme est ravie. Elle m'applaudit, me remercie et me souhaite bonne continuation. Elle s'appelait Myriam, comme ma soeur).

 Après trempette de pieds dans la mer (plage de Pornic), je vais au centre. Après bon repas au resto (magret de canard) où je devais chanter (mais il n'y avait pas de clients, je vais au 30 (café dans la rue au-dessus du quai qui lui est parallèle). Je demande à une tablée. Une femme tire Par un abracadabra. Je dis que ça fait longtemps que je ne l'ai pas chanté. Je lui demande de tirer un autre (j'ai droit à trois joker). Elle tire Monsieur troubadour. Une femme assez rentre dedans, cassante, me dit: "C'est pas mal, mais y a du boulot! Faut y aller. C'est trop timide."

Pendant que je chante La Javanaise, elle me coupe pour me faire comprendre que ce n'est pas comme ça. Elle, puriste, voudrait la version originale. Serge, ressuscite! Elle se montrera de plus en plus chieuse en cours de soirée. J'apprendrai par des gens qui la connaissent bien qu'elle avait bu et qu'elle était très désagréable dans ce cas. Je cherchais le mot. "Désagréable" est le mot. Il a failli y avoir une bagarre entre elle et la patronne sexagénaire. Je m'interposais, puis un autre. Elle refusait, très fière et provocante, de payer son verre. Elle traita méchamment la patronne.

 Avec du recul (au lendemain), je me dis que les barman ont leur responsabilité dans les débordements. Ils devraient limiter les consommations, au moins pour les personnes dont on sait le mauvais effet qu'a l'alcool sur eux. Le responsabilité individuelle et collective doit être mise en oeuvre et passer avant l'argent.

La meilleure rencontre dans le café est incontestablement celle de Laurence et Pascal. Ils se connaissent depuis trois jours et c'est le grand amour. C'est surtout avec Laurence que j'échange. Elle travaille pour Ouest France et me dit qu'elle fera un article sur moi. Pour cela, il faut que j'aille jeudi 16 juillet au Port de Plaisance. Tous les jeudis soirs à partir de 18H30, il y a les marchés nocturnes. Là, il y a pas mal de musiciens attendus au chapeau... Décidément, Pornic, on y passerait l'été!

(Finalement, la journaliste n'était pas au rendez-vous, et moi non plus...)

 

13 juillet. Retour à Pornic

 Sur la plage, j'ai pris de méchants coups de soleil aux cuisses. Chanté à la Casa d'Hernesto. Difficile. Il me permet de chanter un peu, mais remet vite la musique. J'ai ici fait la tablée que m'a indiqué le patron sympathique et où j'ai été très bien accueilli. J'ai tout de suite lancé la Pêche magique aux chansons. Premier tirage: C'est la vie, tu n'y peux rien. A la fin, spontanément, ils entonnent le refrain. Une femme tire après un mauvais tirage (joker) La femme de Barbe-Bleue. Un jeune homme dit: "Barbe-Bleue, c'est celui avec les enfants... Ils ont trouvé bien vu le refrain sur l'air de "Promenons-nous dans les bois". Ils ont capté aussi le sens profond, la subtilité du texte. Dans un tirage loupé, il y a eu Get up (Je crois avant C'est la vie, tu n'y peux rien). La tablée ne m'a par contre rien donné. Un des gars a pris directement à la main à la fin, trouvant trop long la pêche. J'ai chanté à l'extérieur Petite histoire d'escargots. Deux personnes ont repris avec moi "ô escargots", d'autres me regardaient comme une bizarreté. Pour la tablée d'avant, il y a eu le tirage L'écorché vif. Je l'ai refusé. On m'a demandé pourquoi, visiblement partants pour l'entendre. J'ai dit que vu le bruit ambiant... (le patron avait remis la musique et il y avait le brouhaha...) (et non, vraiment ils ne pourraient pas bien apprécier, ai-je dit). Le patrpn m'a dit que je pourrais rechanter plus tard. J'attends en vain. Deux fois le patron me fit signe "désolé". Je suis enfin parti. Il m'a dit "désolé, ici c'est branché". Le ciel crachouillait. J'ai dormi sur la plage après avoir chanté La Vague (capo 4 ou 5). Le crachin s'est arrêté.

 

Mardi 14 Juillet.

Chanté comme programmé à L'Escalier gourmand (resto). Je suis arrivé un peu avant 19 H pour chanter un peu avant 20 H.

J'ai choisi comme repas la Paëlla royale qui était au menu du jour (du grand jour). J'ai été tenté par les brochettes de boeuf avec frites et salades. La paëlla était royale - épicée par contre, qui m'a fait craindre pour les hémorroïdes (qui m'ont embêttées au printemps). J'ai assez avec mes coups de soleil qui me causent de grandes douleurs à chaque fois que je me lève après un long repos. Pour tout dire, je ne suis pas très en forme pour chanter, si bien que j'ai pleuré deux heures avant.

La place pour chanter était exiguë. J'étais à l'étroit. Il me fallait gérer avec tous les passages de piétons qui passaient dans l'étroit couloir des tables.

J'ai commencé par des reprises.

J'ai quand même pu faire mon jeu, en commençant par le haut. Une tablée de cinq personnes. Parents et enfants (une ado de quinze ans environ, un enfant de huit ans, un gars de cinq ans). L'ado tire Maladresse. Je la trouve trop délicate à chanter, les parents et enfants à côté. Je lui fais tirer un autre papier: Troub'amour à Paris. Public conquis. Surtout l'enfant de huit ans qui entraîne les parents dans son sillage. Cette fille de huit ans tire à son tour un papier: Ma Crise. Le seul passage délicat se trouve dès le début: "Je ne suis plus qu'un con". Je vois le père faire un geste vers son cadet, comme pour lui boucher les oreilles. Mais très vite après, ils rentrent dans la chanson. La petite fille montre encore son appréciation. A la fin, je reçois de forts applaudissements. La petite fille me donnera deux euros à la fin, tandis que je me prépare à jouer à la tablée en dessous. Là, c'est Chat, pas chat pacha qui est tiré. Deux femmes. J'annonce le titre. La plus jeune dit: "C'est pas chat pissou j'espère". C'est comme si elle faisait référence à Blues pipi d'chat. Je reprends: "Non, mais par contre j'ai une autre composition qui s'appelle Blues pipi d'chat. C'est pas celle-là" (Elle faisait référence à une autre chanson que je ne connaissais pas). Soulagement. Celle qui a tiré, la plus jeune, rigole pas mal durant la chanson. L'autre reste impassible. J'apprendrai qu'elle est portugaise. Elle lui traduit "pacha" comme "malin" (accolé à un adjectif que j'ai oublié, mais on était d'accord sur le sens ("Tu es d'accord sur la traduction?" J'ai dit "Oui, ça me convient".) Me donnent "fonds de poches") Troisième table: un couple. L'homme tire Papy harmonica. Pas de manifestation. Il me donne un euro. A la tablée d'à côté (une tablée de jeunes de vingt ans, malgré leur peu d'intérêt depuis le début (aucun applaudissement sur les reprises, pas plus sur La Vague), une fille tire Swing de l'Amoureux. Elle dit: "Je pense qu'elle est bien celle-là." Je comprends que Papy harmonica n'a pas été apprécié. Un jeune dira: "Elle était sympa la chanson de l'amoureux. A la tablée qui ne me donnera aucune pièce, je taxerai une cigarette (eh oui, c'est les vacances, on se lâche...) J'ai oublié la tablée, la première, où a été tiré Le Prince. C'était avant le tirage de la famille. Le Prince aura reçu quelques applaudissements. J'aurai pas pensé.

(Le feu d'artifice était splendide!...)

 

Mercredi 15 Juillet.

Le Patio des Sables. La serveuse me dit quand j'arrive: "T'es beaucoup apprécié par les clients". Je dis: "Ah bon? ça me fait plaisir." Mais quand après mon repas je commence, le public n'applaudit pas les deux reprises, ni sur La Vague, ni même Danse ô monde.

Jeu:

Première table: L'Otarie (parents et deux enfants de douze ans). Pas de réaction enthousiaste (je crois d'après les Tee shirts des enfants qu'ils écoutaient des choses moins "gentilles"). Ils partent avant la fin de la chanson. Le père me laisse toutefois 1 euro 50.

 Deuxième table, un couple: Monsieur troubadour (sans harmonica: pas bon son). Ils n'applaudissent pas mais me donnent 2 euros.

3ème et 4ème table: ?

5ème table: Ils viennent vers la fin: Je ne m'y attendais pas. Véritable surprise, il s'agit de la sympathique famille de cinq enfants qui est venue la semaine dernière. Je dirai à la fin qu'ils m'ont sauvé. A part eux, c'était assez fiasco. Quand je dis: "Vous m'avez sauvé", je remarque la mère rigoler. Petit gars tire un premier papier: ? Premier enfant fille (la deuxième) tire Get up. Elle retire un papier: Amarres(sans harmonica?) Deuxième enfant fille:?

 Le père de famille des cinq enfants, après Danse ô monde (j'ai demander s'ils voulaient pêcher une chanson ou que je choisisse. Il me dit de choisir celle que je veux. Le patron avait dit (pressant): "Bon, une dernière, après on ferme"). Le père me dit: "C'est de qui celle-là?" Je dis: "Moi". "Ah, elle est pas mal. Pas mal du tout!" Il me demande ensuite si je vais passer tout l'été à Pornic. Je dis non, que je vais bouger, aller à Paris, puis à Bruxelles. Il me dit: "Ah ouais" (genre: "Tu fais bien") Il est de la région parisienne. Il me conseille de chanter dans le quartier Saint Michel à part Montmartre (y aller à partir de 19 h).

Après, je chante sur le port: Danse ô monde + La Vague. Deux couples me laissent des pièces: en tout 4 euros.

Je vais plus loin, près du marchant de glaces. Personne ne se montre réceptif, pas même les jeunes. Mais je rencontre un homme super: Philippe. Il est jardinier dans un château. Il finit par m'y inviter (alors qu'il venait de me faire un plan pour m'y rendre le lendemain). Le lendemain, je rencontre son ami  musulman. Avant cette rencontre, je fais jouer Philippe. Il tire: D'la poésie. "L'ampoule s'est allumée à 3000 volts, me dit-il. Son ami tirera quant à lui La femme de Barbe-Bleue... ça passe bien! Il déclare l'ampoule bien allumée. J'ai pas eu besoin de dire que c'était de l'intérieur que ça devait s'allumer. Avant, je lui ai chanté Danse ô mondequ'il a enregistré. Il me propose d'enregistrer quelques chansons la semaine prochaine pour les diffuser: il enregistre sur tablette et m'encourage à en acheter une). Il a beaucoup aimé Danse ô monde. Philippe après me dira que je manie la langue française à la perfection. Il me dit aussi  (ô le vantard! mais c'est véridique, et cela se serait trouvé dans mon Livre d'or, si j'en avais un) que je suis un grand, comme Brassens et que c'est mieux encore qu'Hugues Aufray (Bon, tout est relatif... ne prenons pas la grosse tête, mais ça fait du bien au passage..., surtout quand ton frère t'a dit que tes chansons c'était de la merde... Mais après tout, il doit y en avoir pour dire que Brassens, c'est de la merde, alors!...) Il me dit encore: "Avec des chansons comme ça, l'année prochaine, t'es célèbre!" (Oui, on verra... Pour l'instant, je n'en suis pas encore là, et si j'accepte la célébrité, ce n'est que pour ma mission, car du reste j'en ai pas besoin, avec les emmerdes que ça apporte... surtout par les temps qui courent! On leur mène la vie dure aux artistes, c'est pas cool...) Il me dira aussi: "Tu devrais gagner des millions" (Bon, là, ne rêvons pas trop, l'essentiel, comme dirait Zaz, c'est que l'argent ne devienne pas mon moteur.)

 

22-27 Juillet: Le Rêve de l'Aborigène. Airvault.

à suivre..

 Patience... Le troubadour est surbooké!

 

 

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