L'écorché vif (sur texte de Joelle Eymery)
En premier lieu grand merci à l'auteure du très beau, fort et émouvant texte de cette chanson: Joëlle Eymery (auteure aussi du comique L'Otarie). J'ai cru d'abord qu'elle l'avait écrit pour moi tant je m'y suis assez identifié, car, malgré le titre, je n'ai pas vu de tragique dans le texte.
Par référence culturelle, on pourra peut-être faire un lien avec "Les écorchés" du groupe Noir Désir, chanson qui incarne, elle, la force et même la violence et noirceur de l'expression par rapport à sa signification: "se dit d'une personne d'une extrême sensibilité et vulnérabilité". Je dirais que cette chanson parle surtout pour moi d'un artiste, un troubadour, un rêveur, d'une hypersensibilité sans doute, et pouvant être parfois mélancolique, être quelque peu rebelle et sauvage, mais pas asocial, pas un être à qui il peut être collé le titre de la chanson, dans le sens imagé, négatif, de l'expression. En effet, "écorché vif" dans l'esprit populaire, ou du moins dans mon esprit, évoque plutôt un artiste "maudit", malheureux, qui a été violenté et qui exprime une certaine violence dans la société, au-delà même du cadre artistique. J'ai effleuré dans ma "jeunesse" ce état d'écorché vif, comme je l'entends. Si j'ai pu adopter la chanson, c'est parce que les paroles, au-delà de l'expression qui donne le titre à la chanson, réhabilitent plus le sens - plus doux - de l'expression, qu'on a du mal à entendre par le fait même de l'image qu'elle véhicule. C'est un "écorché vif" assez heureux finalement, qui donne à rêver et à penser, je crois.
Je me suis mis au service du texte. L'air est venu tout seul le matin après une bonne nuit de sommeil alors que la veille avait été infructueuse après maintes recherches.
Une amie à qui j'ai chanté la chanson en direct m'a dit que ce n'était ni triste, ni gai. Pour moi ça résume assez cette chanson aux paroles de beaucoup de poésie à "fleur de peau"... par une artiste qui est du même signe astrologique que moi!
Bonne écoute.
Voir le texte sous la chanson qui présente pour la première fois une intégration de l'harmonica à la guitare et au chant.
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L'ÉCORCHÉ VIF
De quelle planète venait-il
Il n'en savait rien lui-même
Il était pourtant très habile
Pour chanter « Je t'aime »
L'écorché vif, ce malheureux chronique
Dans ses yeux plein d'étincelles
Valet de trèfle, valet de pique
Et le cœur viendra pour elle
Il a surgi sa guitare en bandoulière
Des fleurs dans les cheveux
Il ressemblait à mon grand frère
Celui qui avait rejoint les cieux
Je l'ai vu comme un enfant sauvage
Un animal encore jamais dompté
Il n'avait rien dans ses bagages
Sauf ses mélodies pour chanter
Et il est reparti comme il est venu
Emportant avec lui quelques étoiles
De ses rêves on n'a jamais rien su
Il n'en a pas levé le voile